Happy children


  Flashback 84 : alors que P. Lion chante les enfants heureux (1), l'automne précède, cette année-là, un hiver moyenâgeux. Des pointes à moins quinze ou moins vingt pendant des nuits interminables. Les manches de nos parkas gèleront contre les baies vitrées des salles d'étude. Mais, pour l'instant, les feuilles mortes jonchent un mercredi d'octobre et quelques copines vont voir Pascale Ogier et Fabrice Luchini dans le nouveau conte de RohmerPour ce que j'en comprends, "Les Nuits de la pleine lune" sont aux couleurs du temps : rose, jaune ou vert fluo. Là-dessus - badaboum - la gendarmerie des Vosges repêche le corps d'un enfant, Grégory Villemin. Quand, quelques jours plus tard, les pompiers de Paris n'arrivent pas à réanimer Pascale Ogier, l'actualité a désormais la tête ailleurs. Radicalement. Improbable trait d'union entre Pascale et Grégory : Marguerite Duras. Si elle offre dans "Libération" une superbe oraison à la jeune actrice, Duras brossera, dans le même canard, un portrait dantesque de Christine Villemin. Cerise sur le cake : Renaud. Fidèle à sa réputation de surligneur à conneries, "la chetron sauvage" vient poser ses grosses santiags sur la tombe à peine scellée de l'actrice. Je ne me souviens pas qu'on ait spéculé entre nous sur la mort de Pascale pourtant, dans "Mistral gagnant", Séchan annone un pamphlet anti-drogue, élégamment titré "P'tite conne". Pour la mordre, il a attendu que l'actrice soit clamecée et a bien fait ; vivante, pas sur que Gérard Lambert ait sauvé son cuir et son futal.
 
(1)  "Happy children" parle d'enfants coincés entre la guerre froide et l'argent roi.

Illustration : Nine Antico 



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