Les jeudis de Sisyphe

  Parfois, le soleil ne descend pas jusqu'au quartier. Mais quand il daigne s'y pointer, il est accompagné d'une bande de pies qui fout le souk dans les sapins. Elles niquent le Csa et tout le monde est corda. On est juste après l'aube, une lueur rose s'étend aux sommets des volcans, jamais la même. C'est notre luxe. Comme un sein effleuré, comme un petit mystère résolu, ce haïku est fugace et le café nous appelle. "L'Œuvre au noir" traîne sur une étagère. En quelques pages, Zénon nous tire par la manche vers son monde d'alchimiste. Ensuite, la matinée se partage entre photocopies, rendez-vous divers et courses pour midi. Descendre et remonter le talus ; vivre un jeudi de Sisyphe. L'après-midi démarre officiellement quand les guetteurs nous préviennent d'une patrouille de police. 

Il est temps de se planquer.


Illustration : František Kupka - Mme Kupka among Verticals -1910/1911




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