Rue Pascal

   Au début de l'été, Marc m'a offert un clavier mpk, clavier-maître compact hyper-pratique. A mon grand étonnement, je l'ai vite pris en mains (Merci à Marc et aux tutos YouTube). Quelques temps plus tard, ma mère a quitté ce monde à l'issue d'une vie longue et riche en tumultes. Désormais orphelin de mes parents, je voyais venir avec horreur le temps des chansons-bilans aussi avenantes que le cimetière de l'Est. Une période que les plus malchanceux terminent généralement un dimanche après-midi, au fond du divan rouge de Michel Drucker. Mais, au moment de mettre un son sur ma peine, c'est "The exploding boy" qui m'est revenu à l'esprit, comme une évidence ; une chanson de Robert Smith sur l'impossibilité de rompre vraiment avec celles et ceux qu'on aime. Un titre découvert dans la nuit des temps, en face b d'"In between days". Dans la foulée, un instrumental aussi dépouillé qu'un soir d'hiver s'est posé sur le clavier. Comme une biographie de Louis XI trônait sur ma table, j'ai pensé à la fin tragique de Charles le Téméraire, son ennemi juré. Un garçon doué qui finit par tout perdre à force d'impulsivité. Friand de coïncidences mais n'ayant aucune armure à ma taille, inutile de vous cacher que je n'en menais pas large...

"Venus" est une chanson sur Vénus, incarnée génialement par Claudia Cardinale dans le film "Cartouche". Une reine des brigands qui sait que la nuit des amants est également pleine de dangers. Et que, pour cette raison, il n'y a pas d'autres choix que d'être tendrement "aware"

"Dans la lune" est signée Evariste, chanteur-comète des sixties finissantes. Ses paroles résonnent singulièrement au moment où Poutine menace d'appuyer au pif sur les boutons de sa console. Jean-Seb a posé un peu de sa guitare magique sur la nappe de synthés initiale. 

Les fanatiques de Spiderman reconnaitront le thème français de l'"Araignée" et les laudateurs de Mao reprendront en cœur "Timonier", chanson révolutionnaire mais bucolique.

Je viens de passer trente-cinq heures en crèche, comme factotum pour bébés. Je faisais la plonge, les sols, l'épluchure des fruits. Je n'avais pas beaucoup de temps pour côtoyer les enfants, mais certains des plus grands ont fini par m'appeler "Pascal". Ou plus précisément "Caaal". Ils m'ont fait un beau cadeau : la chanson "Ulysse" ; à ma connaissance, le tout premier titre coldwave qui parle d'un bébé et de sa crèche.

Pour écouter ou télécharger gratuitement "Rue Pascal", c'est par ici


Illustration : pochette du 45 tours "In between days" pixellisée à gogo



Commentaires

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés