Coop

  

  Un soir, j'avais Marc au téléphone: "Te rappelles-tu de la chanson du facteur ?". Une drôlerie écrite après mon retour de l'armée, période où le pressoir de la caserne, de la fac et du lycée fit que j'en avais ras-les-bonbons de la vie collective. J'aime l'autre généralement mais, privilège de rassasié sans doute, j'ai en horreur les quantités imposées et comme dirait Nabilla:" Je fall pas in love si souvent que ça !"

  Pour en revenir aux P.T.T, la chanson "le facteur" avait vu le jour entre deux enjaillements en maison de campagne. Répétée et enregistrée sur radiocassette pendant les vacances de Noël, on devait la créer en public lors du Nouvel An. Pour vous dire si l'affaire remonte à loin: Kurt Cobain vivait toujours. Bien plus tard, Marc fit une copie digitale du titre avant de le graver sur CD. CD retrouvé, j'ai eu une envie d'Italo-disco. Dans la foulée, j'ai enregistré une version "Everly-bros" d'"Avec Mémé", titre bien antérieur qui fit plus d'une fois son petit effet en fin de repas. Très différente à l'origine puisque qu'hurlée au sein du combo punk monté avec Lolo Hecquet. Tant que j'y étais, j'ai relooké un hommage récent au club montluçonnais Le Manoir qui, avant de servir d'exutoire aux Travolta d'Estivareilles, devait causer d'innombrables cauchemars aux gosses du coin avec son effroyable collection d'animaux empaillés. Ceux qui l'ont lu reconnaîtront là une scène atroce de "03", mon roman préféré du copain Jean-Christophe Valtat. L'inspiration venant, j'ai composé deux farces très courtes - "La sorcière" et "Granola" - ainsi qu'un michoko, "La traversée de Paris". J'aime bien cette chanson et je pensais la réserver pour un album consacré à la comédienne Lise Topart, mais elle sonne si inattendue dans cette galerie d'arlequins qu'elle la concluait jusqu'à ce que j'ajoute deux bonus: un hommage hip pop à Patrick Roy ( présentateur des 9O's trop tôt arraché à l'affection de la ménagère) et une nocturne montagne-party entre Cloclo et les Clodettes.  Un court instrumental, rendant hommage à l'auto-école où j'ai passé mon permis de conduire, précède le tout. A l'heure du confinement travailleur, familial et patriote j'ai retrouvé, en guise d'ouverture idéale, une fausse annonce radiophonique que j'avais préparée pour le dernier album des Kokomo's. 

  Enfin la pochette - une maquette d'épicerie pour circuit ferroviaire - est un clin d'œil à La Coop et à ses fameux coupons. La patiente collecte de deux cents spécimens donnait droit à quatre torchons. En somme, c'est un peu ce que vit un chansonnier… à écouter ici : Coop

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