Quitter la tribu
Objecteuses de conscience israéliennes. Omer Goldman (3eme à droite de la photo) est actuellement en prison |
Les lignes qui suivent sont extraites du blog d'Henri Goldman
Ce qu’on nomme généralement la cause palestinienne est une cause juste,
comme celle de tout peuple opprimé qui défend ses droits fondamentaux.
Mais il règne autour de ce conflit des relents tribaux qui le polluent.
Tout se passe comme si, par définition, tous les Juifs et tous les
Arabes et les musulmans étaient enrôlés dans ce conflit d’un côté ou de
l’autre sans même avoir le choix. Chacun est sommé d’être fidèle à son
camp, de bénir ses armées ou ses martyrs sous peine d’être stigmatisé
comme traître aux siens, voire (insulte très courante que je
collectionne), comme « Juif honteux ». Avec des arguments de cette aune,
les boucheries joyeuses comme celle de 14-18 n’ont pas de soucis à se
faire quant à leur postérité. C’est pourquoi le signal envoyé par les
dissidents du camp provisoirement dominant est tellement important,
pourquoi leur engagement incarne plus que tout autre le combat pour des
valeurs universelles, pourquoi il faut absolument écouter leur parole
qui porte l’espoir de la réconciliation à venir, réconciliation que tous
n’espèrent peut-être pas, lui préférant le cycle sans fin de la vengeance.
C’est ce qu’avaient parfaitement compris en avril 2002, lors d’un pic
des violences antisémites en France, une centaine d’intellectuels arabes
dans une déclaration remarquée : « Nos partenaires et nos partisans
les plus précieux sont les Israéliens et les Juifs qui œuvrent aux côtés
des Palestiniens contre l’occupation, la répression, la colonisation,
et pour la coexistence de deux Etats souverains palestinien et
israélien. Un bon nombre d’entre eux ont une histoire familiale
tragique, marquée par l’Holocauste. À nous de leur rendre hommage et de
les rejoindre sur cette ligne de crête qui consiste à savoir quitter la
tribu quand il s’agit de défendre des droits et des libertés universels » (Le Monde 4 Avril 2002).
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